Home Equipe de France M’Vila, ou comment l’étoile s’est égarée

Pour certains, Yann M’Vila est un jeune de 25 ans irrespectueux et sans avenir. Pour d’autres, l’ancien rennais est un excellent joueur de foot. Revenons sur la carrière de ce jeune phénomène si dérangeant.

Yann fait partie de ces joueurs qui déjà tout-petits sentent le foot à plein nez. Le jeune gamin d’Amiens rejoint le Stade Rennais à l’âge de 14 ans en 2004. Quatre ans plus tard, le staff de Rennes lui propose un premier contrat pro d’une durée de 3 ans.

Lors de la saison 2009-2010, il passe par l’équipe B en CFA avant d’intégrer le groupe pro. Il dispute son premier match avec les pros  le 16 août 2009 contre Nice, en remplaçant Ismaël Bangoura. Pour sa première saison, il joue 35 matchs. Un bilan plus qu’honnête. Pour l’encourager dans son ascension, il fut  même pré-convoqué pour la Coupe du Monde 2010 avec l’Équipe de France, lui qui était alors déjà un taulier des équipes jeunes.

Non retenu pour la compétition, sa chance arrivera deux mois plus tard par le biais de Laurent Blanc, arrivé après la débâcle de Knysna. Pour sa première convocation, il joue titulaire contre la Norvège pendant 74 minutes. Après le match de rentrée, il fait partie des convoqués pour tous les matchs des qualifications pour l’Euro 2012, acquérant ainsi le statut d’homme de base de Lolo White.

La saison 2011-2012 signe le début de la gloire avant le calvaire pour le milieu de terrain rennais. Après avoir connu la joie d’être buteur en janvier 2011 avec Rennes, il goûte à diverses confrontations avec des équipes de haut niveau. La France rencontre Brésil, la Belgique ou encore le Chili, période durant laquelle M’Vila inscrit son seul et unique but avec les Bleus contre l’Albanie, suite à une passe de Benzema. Il porte même pour la première fois le brassard de capitaine du SRFC en septembre 2011.

En revanche, 2012 est l’année transition pour M’Vila. Toujours en place dans l’équipe-type de Blanc, ce qui lui permet de jouer contre l’Allemagne, il prend part à sa première compétition internationale lors de l’Euro 2012. Il y dispute trois matchs, dont celui contre l’Espagne, qui fut le dernier match en A pour le Rennais.

mvila

Des galères… et encore des galères

Après une qualification réussie pour l’Euro Espoirs, Éric Mombaerts décide de convoquer Yann M’Vila afin de passer les barrages face aux espoirs norvégiens. Le début des premiers déboires pour le jeune français, après une victoire lors du match aller 1-0. M’Vila, Ben Yedder, Mavinga, Niang et Griezmann partent pour une virée nocturne sur Paris. Une virée qui serait sans doute restée anonyme sans la défaite 5-3 qui priva les Bleuets d’une phase finale.

Suite à cette affaire, la FFF prend position et décide de suspendre M’Vila pendant un an et demi (30 juin 2014), suspension qui lui fait manquer la Coupe du Monde au Brésil. Aurait-il été sélectionné par Deschamps si disponible ? La question mérite d’être posée. Antoine Griezmann, quant à lui, prendra l’avion, profitant d’une suspension plus courte (un an « seulement »).

Au niveau du club, après une demi-saison 2012 compliquée avec Rennes, M’Vila part contre toute attente en Russie pour le Rubin Kazan en janvier 2013, contre 12 millions d’euros. Souhaitant se faire oublier des médias français dans cette contrée lointaine , il est auteur de 36 matchs sans laisser pour autant de trace indélébile.  Afin de se relancer, il part en prêt à l’Inter de Milan en juillet 2014, y restant six mois pour huit petits matches joués. Un retour par la case Russie est alors envisagé, au Dynamo Moscou pour être précis, mais une « mésentente » entre le club et M’Vila font capoter l’accord.

A ce jour, le Français aurait de grandes chances de signer à Sunderland. Le dernier souvenir sportif marquant laissé à la France du football avait été un match bluffant face à la Norvège, sous le maillot bleu. Nous étions alors en 2010, il y a cinq longues années. Depuis, le talent de l’étoile M’Vila semble bien s’être égaré. Pour de bon ? Nous ne lui souhaitons pas.