Home Actu des lecteurs Thomas Müller, ce type des 50’s

Selon Oscar Wilde, la beauté est dans les yeux de celui qui la regarde. Cela veut dire qu’elle se définit dans la représentation de l’observateur. Pour faire simple, le beau est subjectif. Toutefois, les idéaux sociaux et la mode nous poussent à aimer d’avantage Pirlo ou Cristiano Ronaldo. Pourquoi ? Belle gueule, cheveux impeccables, pureté de frappe et conduite de balle sponsorisée par UHU. Thomas Müller, lui, échappe à toutes ces convenances. Il est désarticulé, sans allure, maigre et moche. Point. Apportez la civière.

Soyons sérieux, l’international allemand ne défraie simplement pas la chronique. La coutume veut que l’on qualifie uniquement les milieux défensifs de footballeurs de l’ombre, tant leur travail est sobre et ingrat. Se battre sur tous les ballons, colmater les brèches et se positionner au point d’équilibre de l’équipe, Müller sait pourtant très bien le faire. Néanmoins, c’est en position de milieu droit qu’il évolue la plupart du temps. Alors, à sa manière, grâce à son don tactique et son efficacité redoutable dans le jeu, le pantin longiligne est séduisant. Parce qu’avant tout, il incarne le zénith du pragmatisme.

Reconnu à sa juste valeur ?

Et si on allait demander à Maradona tiens ! Lui qui, en quart de finale de la Coupe du Monde 2010, l’avait littéralement pris pour un ramasseur de balle et avait failli quitter la conférence de presse d’avant-match. En guise de sanction morale, l’Argentine prit le bouillon 4-0 face à la sélection allemande. Thomas finit co-meilleur buteur et meilleur espoir de la compétition sud-africaine. Heilig antwort ! Une réponse du tonnerre.

Depuis, le milieu a parcouru bien du chemin, et a confirmé. Il réalise bien entendu ce triplé Championnat-Coupe nationale-Ligue des Champions avec Heynckes la saison dernière, mais il glane aussi une Super Coupe nationale en 2011, une Super Coupe UEFA et un Mondial des Clubs en 2013, inscrivant 69 buts en 182 apparitions sous la tunique munichoise. Il devient aussi indispensable à la Maanschaft, tout le temps appelé, très souvent aligné.

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Jamais partant ?

A seulement 24 ans et en équipe première depuis 6 saisons, on peut se demander si ses Mikado qui lui servent de jambes fouleront un autre championnat un jour. En tous les cas, aucune offre n’est parvenue sur le bureau d’Uli Hoeness malgré l’intérêt prononcé de Liverpool. Il est de toute façon franchement difficile d’imaginer le bavarois quitter une telle institution. D’abord parce que le Bayern Munich aime garder du sang allemand dans ses rangs, ensuite parce que Müller est d’une grande rareté. Ce genre de footballeur entièrement dévoué, qui ne sourcille jamais sur le banc de touche et toujours performant sur le terrain ne se fait quasiment plus.

Anecdotique ou pas, Thomas Müller célèbre ses buts comme un joueur des années 50 : Saut sur place, poing en l’air. Une expression de joie clairement old school, qui remémore ces buteurs filmés sans couleurs et en accéléré. De plus, il porte ses chaussettes basses comme ses lointains prédécesseurs. Allez, un peu de courage ! Disons-le ! Ce bonhomme vit dans une époque qui n’est pas la sienne.

Et vous, quel opinion avez-vous de Thomas Müller? Sera-t-il, un jour, reconnu à sa véritable valeur? Vous pouvez donner votre opinion en commentant ci-dessous.