Home À la Une Edito : Le PSG enfin leader, pour combien de temps ?

Le PSG, après sa victoire au Parc des Princes (3-1) face au FC Lorient, a profité de la défaite surprise de l’Olympique Lyonnais (1-2) samedi dernier face à Nice pour enfin s’installer dans le fauteuil de leader au soir de la 30ème journée. Une première depuis le début de la saison, mais pour combien de temps ?

Enfin ! Il était temps, diront certains. Le Paris Saint-Germain leader de la Ligue 1, cela paraît tellement évident. Et pourtant, les parisiens ne l’avaient jamais été à la fin d’une journée depuis l’ouverture du championnat. On entend souvent parler d’une équipe « programmée » pour être sacrée championne de France depuis le rachat du club de la capitale par QSI. Manifestement, le Paris Saint-Germain n’avait pas fait de preuve de suffisamment de constance pour s’installer en tête de la Ligue 1.

Un bilan comptable de champion ? Oui et non.

Paris perd peu de matchs, avec seulement 3 défaites depuis le début de la saison en Ligue 1, soit 3 défaites de moins que Lyon et 4 de moins que Marseille. C’est un point positif par rapport à ses concurrents dans la course au titre.

Seulement, Paris a perdu beaucoup de points en route avec 11 matchs nuls. Certes, les scores de parité contre des équipes contre Lyon et Monaco sont loin d’être catastrophiques malgré l’attente autour de ce PSG. En revanche, le nul concédé par les Franciliens le 14 février dernier au Parc des Princes contre le Stade Malherbe de Caen (2-2) alors qu’ils menaient par 2 buts d’écart, à Lille, Rennes, Reims lors de l’ouverture du championnat…

Evidemment, obtenir le titre de champion avec 38 victoires relève de l’utopie. Mais nous sommes en droit d’attendre des matchs plus consistants de la part des parisiens. Paris en totalise actuellement 16, soit une de moins que les lyonnais et marseillais (17). Avec tous ces résultats, Paris totalise donc 59 points, ce qui lui confère une moyenne de 1,97 points par match, donc tout proche du fameux « rythme de champion » de 2 points par match.

Des cadres au niveau ? Fortunes diverses…

Pour qu’une équipe soit titrée, on dit souvent qu’il faut un grand gardien et un grand attaquant. Sur le papier, les Parisiens disposent de Salvatore Sirigu au poste de gardien, puis Zlatan Ibrahimovic voire Edinson Cavani au poste d’attaquant. Seulement, pour certains, leur rendement est décevant sur l’ensemble de la saison.

Le cas le plus criant est celui de l’international uruguayen. Il a inscrit 8 buts en 24 matchs de championnat. Un attaquant de cette trempe qui marquait 25 buts par saison en moyenne en Serie A doit avoir un bien meilleur rendement au PSG. Au-delà des statistiques, « El Matador » se procure un nombre incalculable d’occasions, sans la réussite qui le caractérisait notamment lors de ses années napolitaines. Cavani semble vraiment englué dans une spirale négative dont il aura du mal à sortir en cette fin de saison.

Salvatore Sirigu est un excellent gardien pour la Ligue 1, sans doute l’un des meilleurs. Mais son jeu au pied n’est absolument pas rassurant, nous avons pu l’apercevoir en Ligue des Champions. Cela devrait suffire pour le championnat, mais attention, le gardien italien a rarement été irréprochable dans les grands rendez-vous…

Zlatan Ibrahimovic, quant à lui, n’a pas bénéficié de conditions favorables cette saison. Il a manqué 9 matchs de championnat cette saison pour cause de blessures ou de suspensions. Il a des circonstances atténuantes, de par son statut, certes. Mais pour autant, sur le pré, Zlatan a l’air moins impliqué, court moins. Il rate aussi plus d’occasions… N’omettons pas un détail : le géant suédois est âgé de 33 ans. Cela commence à être plus compliqué sur le plan physique, même s’il reste encore un bel athlète.

Le cas d’Ezequiel Lavezzi, en pleine crise de confiance, est beaucoup plus alarmant. L’ailier argentin, très mobile et endurant, perd totalement ses moyens face au but cette saison (2 buts en 20 matchs toutes compétitions confondues). Ajoutez à cela des relations qui ne sont pas au beau fixe avec l’entraîneur…

Pour les autres « stars » de l’équipe, Thiago Silva et David Luiz, charnière centrale malheureuse de la dernière Coupe du Monde, s’est bien rabibochée et est à présent intraitable, au même titre que Marquinhos, Marco Verratti crève littéralement l’écran, Blaise Matuidi tient son rang dans les grands matchs, Thiago Motta retrouve un niveau solide et rassure l’équilibre parisien dans la relance, Javier Pastore est éblouissant, Adrien Rabiot pointe le bout de son nez… Le PSG peut vraiment croire en une belle fin de saison.

Un calendrier à leur portée ? Oui, en principe, mais…

Le club de la capitale se doit d’être champion, c’est un fait. Et le calendrier a une importance et une influence capitale. Paris se déplacera à Marseille, Nice, Nantes, Montpellier, et recevra Lille, Metz, Guingamp et Reims. Paris devrait, sauf gigantesques rebondissements, prendre un maximum de points, tout en sachant que lors de la phase aller, seul l’En Avant Guingamp s’était imposé au Roudourou face aux hommes de Laurent Blanc. Marseille, sur une bonne dynamique, risque de poser des problèmes aux parisiens au Vélodrome… N’oublions pas aussi le critère Ligue des Champions qui est loin d’être négligeable. Paris doit quand même se frotter au FC Barcelone en quarts de finale à la mi-avril. Paris est aussi engagé dans les deux coupes nationales où elle doit affronter Saint-Etienne en demi-finale de la Coupe de France et Bastia en finale de la Coupe de la Ligue… Autrement dit, le PSG est encore engagé dans quatre compétitions. Paris peut tout gagner, mais Paris peut aussi tout perdre.

Des concurrents dangereux ? Oui !

Faut-il encore rappeler que Paris n’avait jamais été en tête de la Ligue 1 avant cette semaine. La « faute » à des concurrents au niveau, que ce soit sur la constance (Lyon), par intermittence (Marseille) ou bien avec une progression ascendante (Monaco). La jeunesse et l’insouciance lyonnaise, emmenée par un duo Alexandre Lacazette-Nabil Fakir brillant de mille feux, surprennent la France du foot, et un titre de champion pour cette équipe serait une belle histoire à raconter à nos enfants, même si elle paraît peu probable à présent. La fougue et l’audace marseillaise, orchestrée par le tacticien argentin Marcelo Bielsa, met en difficulté un grand nombre d’équipes et montre assurément le jeu le plus impressionnant de Ligue 1 au niveau de l’intensité, mais a néanmoins peut-être perdu trop de points en route et bénéficie d’un calendrier défavorable par rapport aux autres concurrents. La solidité et l’efficacité monégasque, symbolisée par le génie de Leonardo Jardim, force le respect et montre clairement que l’ASM jouera son va-tout jusqu’à la dernière minute de la dernière journée, d’autant plus que mis à part leur déplacement au Stade Vélodrome, la route semble dégagée pour le Rocher, en embuscade au moindre mauvais résultat du trio « PLM ».

Les quatre équipes de tête se tiennent en six points, potentiellement trois si Monaco remporte son match en retard contre Montpellier. Autant dire que l’issue de ce championnat est incertaine, mais tellement excitante, ne boudons pas notre plaisir.