Home À la Une Ligue 1: Marseille, la stabilité impossible?

   L’Olympique de Marseille est souvent qualifiée de club « à part », à raison. Seulement, si cela vaut assez souvent pour des points positifs, comme le fait d’être le premier club français à gagner la Coupe d’Europe, ces temps-ci les phocéens s’illustrent plutôt dans un enchaînement de problèmes.

Des temps troubles pour l’OM

   En juin 2014, lorsque Marco Bielsa signe son contrat pour devenir entraîneur, il est le 3e coach que Marseille connaît depuis juillet 2012. Pour des clubs comme Lorient c’est la folie, pour un club comme l’OM ou le Paris-Saint-Germain, cela serait presque normal. Et cela est presque triste à dire, mais aujourd’hui cette « danse » des entraîneurs semble être le cadet des soucis olympiens. Déjà, il est nécessaire de clarifier la situation au niveau des joueurs. En dehors du problème des joueurs indésirables par M. Bielsa, qui se plaignent d’être mal traités par le club puisqu’ils n’ont plus le droit de s’entraîner avec le groupe, qui risque d’aller jusqu’au tribunal. Certains cadres ne sont pas sûrs de leur avenir.
Par exemple, Steve Mandanda, très critiqué l’année passée, semble plutôt indécis et a beaucoup oscillé dans ses déclarations ces derniers mois. André Pierre Gignac, le meilleur buteur du club sur la saison 2013-2014, voudrait plutôt rester, mais le club hésite à cause de son salaire conséquent. Peut-être le plus important, Mathieu Valbuena ne serait pas sûr de continuer l’aventure sur la Canebière. Aidé par un très beau Mondial, plusieurs possibilités seraient offertes à lui, de quoi faire réfléchir à 29 ans sur ce qui pourrait être sa dernière chance de jouer à l’étranger.
Pour ne pas simplifier la situation des dirigeants, les supporters ont clairement montrés leur mécontentement en fin de saison, entre messages sur le mur de la Commanderie (le centre d’entraînement des Marseillais), banderole insultante au stade Vélodrome, et pétition demandant des départs.
Enfin, une vidéo a circulé où les joueurs de l’OM aurait refusé de faire un dernier exercice à l’entraînement, de quoi énerver tout Marseille. C’est pourquoi l’arrivée de Marco Bielsa était si bien vu, El Loco étant réputé pour sa rigueur.

M. Bielsa, ce héros retardataire

   Marco Bielsa, voilà le grand nom du mercato phocéen. Il fallait un entraîneur renommé pour espérer stabiliser la situation autour du club. Cela semblait chose faite avec l’ancien sélectionneur chilien, tant son parcours avec l’Athletic Bilbao est plein de promesses pour Marseille. On retient notamment un superbe parcours en Ligue Europa lors de la saison 2011-2012, sous les ordres de El Loco, ce club bien particulier réussit à éliminer Manchester Unitred, Shalke O4 et le Sporting Portugal, avant de perdre en finale contre l’Atletico Madrid (3-0). De quoi redonner espoir à Marseille. Seulement, rien ne se fait dans la tranquillité pour l’arrivée de l’Argentin. Ainsi, la date de sa signature est sans cesse repoussée, par doutes ou empêchement du coach. Toujours est-il qu’il est depuis longtemps impossible de vraiment savoir où cela en est.
Enfin, après quelques semaines de stress, il signe le 2 mai 2014. Tout devrait alors rentrer dans l’ordre, et cela a tenu, jusqu’à la reprise de l’entraînement.
Ce n’est pas juste l’affaire des joueurs placardés qui a fait parler, mais surtout son retard de plusieurs jours. Un départ qui fait tâche pour celui qui était attendu pour mettre de la discipline et de la rigueur dans le club. Néanmoins, les joueurs sont satisfaits et de ses méthodes, Marseille n’effectuera pas de stage de pré-saison cette année, ce qui est tout à fait singulier, et prépare sa saison au calme… enfin presque.

l’OM sans Vélodrome ?

   Au moment où M. Bielsa est arrivé avec ses valises à Marseille tout le monde a pu penser qu’enfin l’OM allait connaître une période un peu plus calme et qu’on ne parlerait plus que football sur la Canebière. Toutefois, une nouvelle polémique explose. Après avoir connus deux saisons un peu bizarres avec les travaux au Vélodrome ( et une perte de 27 millions d’euros sur la billetterie), l’Olympique de Marseille devait enfin pouvoir retrouver son stade, en mieux. Mais le loyer demandé par la ville de Marseille est exorbitant : 381 000 euros par match joué, soit 8 millions d’euros par an, sans oublier un pourcentage des recettes de chaque rencontre. Ce serait d’après Philippe Pérez, directeur général, « le loyer le plus élevé jamais réclamé en Europe », il utilise même le PSG pour comparer, qui lui ne paie « que 1 million par an ». Un prix « totalement irréaliste » que la direction refuse de payer. Pourtant, Jean-Claude Gaudin, le maire de la ville, assure que ce prix est « équitable et justifiable », et indique aussi que « L’OM doit dépasser sa posture initiale de négociation, qui est inacceptable ». Certainement que les deux parties ont un peu raison, vu la beauté du Stade Vélodrome maintenant, seulement les négociations sont pour le moment bloquer. Difficile tout de même de comprendre pourquoi l’OM, qui espérait 3 années gratuites puis un loyer à 1.5 millions, n’a pas voulu négocier avec ce prix de loyer, d’autant plus que le maire phocéen affirme qu’il s’est compliqué la tâche en ne prenant presque pas part au projet, notamment « dans la structure juridique de la réalisation du stade ».
Gros problème en plus pour l’OM qui a menacé d’aller jouer dans un autre stade, les 40 000 abonnements déjà vendus, l’empêchant de jouer n’importe où. L’OM est donc pour le moment sans stade.
S’il est connu que la propriétaire, Margarita Louis-Dreyfus, a de l’argent a dépensé, il est possible que la mairie de Marseille essaye d’en profiter un peu trop. En tout cas, c’est un nouveau problème qui va faire grincer des dents et confirme cette tendance à la non stabilité dans ce club si particulier.